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Dispositif : Institut pour la Prévention des Vulnérabilités liées à la Santé (IPVS) : projet EAVA (Évaluation et d’Accompagnement des Vulnérabilités Acquises)

Dans quel cadre ?

Cette expérimentation s’inscrit dans le cadre d’un projet de création d’un Institut des vulnérabilités liées à la santé . Il part du constat que la médecine, en parallèle des formidables progrès accomplis en matière de guérison de maladies autrefois mortelles, contribue également à générer des situations de handicap secondaire, de dépendance et parfois, de perte d’autonomie. Certes, la prise en charge médicale a visé en première intention un bénéfice direct, mais elle peut susciter, indirectement, des effets secondaires néfastes qui, à l’heure actuelle, échappent en partie à son périmètre d’action. Cette réalité, évidente pour les patients et leurs proches, est en quelque sorte un impensé du système de santé : dans son organisation actuelle, il diagnostique et accompagne peu ou insuffisamment ces situations de vulnérabilité acquises qui constituent une externalité négative dont il est nécessaire d’assumer la responsabilité.

Dans ce cadre, quatre dimensions de vulnérabilité liée à la santé sont considérées : physique (altération de l’indépendance fonctionnelle ou de l’autonomie de décision), psychologique traumatisme, stress), sociale (précarité, difficulté des aidants, retour au travail) et environnementale (habitat inadapté, solitude). Ces quatre dimensions peuvent s’entremêler et créer de véritable situation de vulnérabilité pour la personne.

Dans quel but ?

Le projet de création d’une consultation des vulnérabilités dans le cadre d’une preuve de concept (c’est-à-dire, de considération de la faisabilité du projet) sera dirigé vers l’évaluation des différents champs de la vulnérabilité d’une personne dont l’indépendance et/ou l’autonomie est ou peut être altérée du fait de la maladie ou d’une intervention médicale. Les porteurs souhaitent expérimenter une évaluation des vulnérabilités, suivie d’une consultation plus approfondie, pour ensuite orienter le patient avec un accompagnement personnalisé. Cette intervention est à penser dans le réseau de proximité autour du lieu de vie et de soins de la personne. 

Avec quelles actions ?

Le projet se construira autour d’une approche en six temps : 

1. Un moment initial de repérage et de signalement par le personnel du service du patient.
2. Un temps de recevabilité et d’inclusion.
3. Une consultation interprofessionnelle du patient au cours de son hospitalisation, directement après le stade aigu de la maladie.
4. Une réunion de concertation avec les professionnels présents lors de la consultation.
5. La prise de relai par le DAC et la mise en lien du patient avec les professionnels de santé, les acteurs sociaux et les représentants des usagers intervenant à proximité de son lieu de vie.
6. Un suivi en parallèle de l’accompagnement des recommandations et de leurs mises en œuvre ; une évaluation de l’impact de cet accompagnement personnalisé sur la qualité de vie du patient et de ses aidants. 

L'organisation pour ces différents temps (repérage, consultation, mise en lien et suivi) s’appuiera sur une pluralité de compétence : d’un binôme patient partenaire et IPA pour le suivi intrahospitalier et extrahospitalier, la coordination et la mise en lien ; des travailleurs sociaux, rééducateurs, psychologues, lors de la phase « consultation ». L’intervention de ces professionnels se ferait initialement dans un seul et même temps et lieu (au CHU de Besançon, juste avant le retour à domicile, ou en hôpital de jour ), et non pas successivement, afin de favoriser une interacculturation par une consultation réellement pluriprofessionnel. Par la suite, un accompagnement sera mis en place avec le DAC.

Cette dynamique est pensée :

• d’une part, en s’affranchissant des cloisonnements du système de santé, dans l’interface entre ville et hôpital, sanitaire et médicosociale (par un appui sur les CPTS et un travail en lien étroit avec le DAC, notamment pour la coordination du suivi et les actions de prévention secondaire et tertiaire).
• d’autre part, les promoteurs souhaitent reconnaître le savoir expérientiel du patient en le plaçant au centre du dispositif à travers la personne d’un patient partenaire ayant un rôle de médiateur entre les patients et les professionnels de santé. 

Quel déploiement sur notre territoire ?

Le projet EAVA est financé par l’ARS et a démarré la phase de mise en place au 1er juillet et devrait terminer fin 2026. Dans le cadre de la preuve de concept, elle se déroule dans les services de cardiologie et de neurologie du CHU de Besançon, et englobe des patients issus du GHT Centre Franche-Comté. Ce premier jalon permettra, selon les résultats, une augmentation du nombre de services considérés, et peut-être, un essaimage à d’autres établissements.

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Sources :

Lucas Peutot, Régis Aubry : Repenser le système de soins pour prendre en charge les vulnérabilités liées à la santé ; Fondation Jean Jaurès ; https://www.jean-jaures.org/publication/repenser-le-systeme-de-soins-pour-prendre-en-charge-les-vulnerabilites-liees-a-la-sante/